dimanche 23 septembre 2012

La Nuit J'ai Mal

Ça devient une habitude pour moi de devancer le coq. Après quelques tentatives grinçantes de literie à tendre la jambe, bien droit sur le dos, et la confirmation des résonances insinuantes dans le creux du genou, je tourne ma carcasse lourde du côté gauche fléchissant légèrement le genou enserré dans le bas blanc. L'autre jambe hésite à lui passer par dessus pour ne pas découvrir un autre point de douleur en le touchant mais se résous vite à rester du coté droit,  plié du même angle en parallèle. 
Les mains vont chercher derrière la tête, l'oreiller complètement aplati, de concert la tête appesantie de fatigue non assouvie se soulève pour  le laisser glisser vers la gauche essayant d'en redonner la forme cotonneuse et généreusement concave afin d' y accueillir de nouveaux rêves solides et continus.
Mais rien n y fait; le genou est dans la tête maintenant. Et c'est celle ci qui prend le relai dorenavant. Le constat d échec . Le pouvoir de l'esprit ne sortira pas vainqueur comme les nuits précédentes. 
Un dernier essai désespéré et quelque peu kamikaze vient à entonner un concerto métallique de ressorts désaccordés dont chaques composantes s'ensilencent penaudes.
Un envol raté comme ce genou gonflé endolori parti chercher son répit coté droit, se posant hasardeux, à bout de force sur son homologue. Mais l'atterrissage, bien que contrôlé, laisse bien vite place à l'évidence. Cette contrée n'est pas en mesure d'effacer  la brûlure barbelée d autant que la pirouette laisse un goût tordu de colonne lombaires à l'envers et de cervicale en vrille. Retour à la case départ dans le cancan de cet orchestre miteux .
"toc toc" mesuré dit la porte qui s'ouvre instinctivement...
"tout va bien monsieur Giraud?..."

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